Ifaty est à quelques kilomètres de Tuléar, la plus grande ville du sud de Madagascar. Nous sommes tout proche du tropique du Capricorne. Nous ne nous arrêterons pas dans cette ville que nous traversons en voiture. La capitale, où nous devons revenir avant d'aller au nord de l'île se situe à 950 km. Nous retrouvons avec plaisir des routes bitumées dont certains tronçons ont même été rénovés.
La remontée se fera en plusieurs étapes en prenant la RN7.
Tuléar - Ranohira
Nous traversons la région des saphirs et la ville de Ilakaka. Cette ville s'est développée ces dernières années suite à la découverte de ce qui est considéré comme le plus gros gisement de saphirs du monde. De chaque côté de la RN7, se trouvent de nombreuses échoppes d'acheteurs (venus du Sri Lanka et de la Thaïlande). Les acheteurs exportent ensuite ces saphirs pour être taillés et revendus sur le marché asiatique.
La journée se terminera à la "fenêtre de l'Isalo" situé dans le parc national d'Isalo, le parc le plus visité par les touristes internationaux à Madagascar. Nous le visiterons le lendemain, mais nous tentons la photo du coucher de soleil dans cette fenêtre qui se dessine dans un rocher. Sa particularité ? Etre dans la trajectoire du soleil. On peut donc y admirer un très beau coucher de soleil ... quand il est présent, ce qui ne sera malheureusement pas le cas pour nous.
La journée se terminera à l'Isalo Ranch, hôtel à la fois original (grand bubgalow de toile) et tout à fait agréable où, comme chaque soir, nous récupérons de notre journée.
Comme d'habitude, lever tôt le matin ! Une randonnée nous attend dans le parc national d'Isalo. Un guide très agréable nous prend en charge. Il nous propose plusieurs options de randonnée, nous choisissons celle qui nous paraît la mieux adaptée à notre état de fatigue et à notre forme physique.
Le but sera la piscine naturelle qui se trouve au milieu d'une oasis.
La balade n'est pas trop difficile. Ca monte doucement et le paysage et les explications du guide valent largement les efforts fournis.
Ce parc est situé en pays Bara, peuple qui occupe les plateaux sud de Madagascar. Pour ce peuple, le massif présente une dimension sacrée et funéraire. Des édifices mortuaires sont creusés dans des blocs épars du massif et des défunts, parfois de lignées royales, sont enterrés dans les failles.
Nous terminons cette promenade à la piscine naturelle, véritable joyau au milieu de ce milieu de roches arides. Beauté et fraîcheur font de ce moment un temps de récupération bienvenu. Une petite baignade dans les eaux claires de ce bassin finit de nous remettre sur pieds avant d'entamer le chemin du retour.
Nous finirons la journée à l'hôtel, au bord de la piscine avec vue sur le parc.
Ranohira - Ranomafana
Le lendemain, la journée sera encore chargée.
Le matin, nous en prendrons plein les yeux à la réserve communautaire d'Anja.
Cette aire protégée a été entièrement créée par les villageois qui en assurent la gestion. Elle est tournée vers la conservation de la nature, le tourisme et le développement économique de la localité.
C'est dans cette réserve qu'habite la population de lemur catta, une espèce de lémurien la plus dense de l'île.
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L'après midi nous permettra de visiter une fabrique d'un papier typique de la région, le papier antaimoro.
L'origine de ce papier remonte aux premières migrations arabes au XVIème siècle. Il se fait avec les fibres de l'écorce d'un arbuste, le havoha
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Les fibres sont ensuite bouillies pendant 4 heures.
- Les fibres sont ensuite rincées et sélectionnées. Et l’opération se poursuit par l’écrasement des fibres choisies par un maillet dans le but d’obtenir une pâte.
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- Cette pâte brune et grossière est mise en boules d’environ 400 g (les femmes les évaluent grâce à leur habitude) quand il faut une feuille de 1m50 par 0m75
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- L’étape de la préparation qui suit est d’une grande importance car de son succès dépend la forme finale du papier. La pate est mélangée avec de l’eau pour la rendre plus liquide et le mélange obtenu sera étalé sur une toile de coton tendu par un cadre en bois. La difficulté et l’importance de cette étape viennent du fait qu’il faut déterminer la quantité à déverser dans le cadre et à la bien surfacer de manière à ce que le papier antaimoro ait une épaisseur uniforme.
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- L’étape suivante est la décoration du papier antaimoro. Le papier antaimoro peut être décoré avec des pétales et des tiges de fleurs avant qu’il ne sèche totalement, ainsi ces décorations seront définitivement ancrées dans le papier. C’est la décoratrice qui fait souvent selon son humeur et les fleurs qu’elle a cueillies le matin même. Elle « pose » ses fleurs.
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les fleurs sont ensuite recouvertes d'une légère couche de pâte et il ne reste plus qu'à faire sécher ce papier décoré au soleil.
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Retour à l'hôtel (Karibotel à Ranomafana) pour un repos bien mérité.
Ranomafana - Ambositra
Visite du parc de Ranomafana avec un guide. Grace à lui, nous pouvons, de nouveau, observer des lémuriens dont le propithèque à diadème.
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Nous commençons un peu à saturer des lémuriens ! Notre attention est plutôt portée vers les divers caméléons de toutes formes ou de toutes couleurs que nous découvrons.
Ambositra - Antananarivo
C'est notre dernière étape, celle du retour vers Antananarivo qui terminera la boucle que nous avons effectuée au Sud ouest de Madagascar.
Trois détours sur la route.
Le premier nous mènera au lac Sacré de Tritriva.
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Très beau lac volcanique dont je vous laisse découvrir la légende.
"Selon la légende, un couple d'amoureux, Rabeniomby et Ravolahanta, s'y suicida en se noyant. La jeune fille, Ravolahanta, étant issue de la famille royale, et le jeune homme, Rabeniomby, d'une famille modeste, leurs parents n'acceptèrent pas cette union qui devînt alors impossible. Jurant que « la mort seule pourrait les séparer, ils s'enveloppèrent ensemble dans un tissu de soie avant de se jeter dans le lac, afin d'échapper définitivement aux persécutions dont ils furent victimes de la part de leurs familles et villages respectifs. On peut observer, sortant de la roche, deux arbres entrelacées, censés représenter leur amour sacrifié et on prétend qu'ils saigneraient s'il venait à être coupés.
La forme du lac représente vaguement les contours de l'île de Madagascar. On raconte que lorsqu'un évènement majeur va se passer dans le pays, le lac devient rouge. La couleur des eaux du lac se teinterai également de rouge à chaque décès d'un jeune homme dans le village d'origine de Rabeniomby, tandis que seule la moitié du lac prendrait cette couleur rougeâtre à chaque fois qu’une jeune fille meurt dans le village d’origine de Ravolahanta.
Étant donné que ce lac est baptisé « lac sacré et mystérieux », il est strictement interdit d'y nager après avoir mangé du porc. On raconte ainsi qu’un Chinois essaya de défier ce tabou et nagea dans le lac avant de s'y noyer. Son corps demeure toujours introuvable.
Selon la légende de Lanja, une fois mouillé, il serait fatal voire mortel de se sécher le ventre vide, avec une serviette de la même couleur que l'eau du lac."
Le deuxième arrêt nous permettra de visiter quelques boutiques d'artisanat que nous parcourrons assez rapidement. Nous aurons droit à une démonstration de travail des cornes de zébu et des divers objets obtenus.
Mais nous avons été littéralement scotchés devant les trésors d'invention d'un artisan fabricant des miniatures à partir de récupération d'objets jetés (canettes, bout de plastique, tuyau médicaux, ferrailles diverses, fils de pêche, ...). Ingéniosité et dextérité pour des objets magnifiques !
Le dernier arrêt sera gourmand. Nous décidons d'acheter du Foie Gras de Madagascar !
La capitale du foie gras malagache, c'est Behenjy. Nous y avons goûté et il est excellent, au moins autant que beaucoup de produits français. Nous en avons acheté et l'avons partagé en famille et entre amis et tous ont été conquis !
Nous retrouverons notre hôtel à Antananarivo assez tard le soir. Une bonne nuit de sommeil et le lendemain, visite de la ville. Notre guide n'est plus là, il n'a pas le droit de prendre l'avion avec nous pour aller au nord de l'île. Il doit prendre un taxi brousse et a trois jours de voyage ! Nous restons seul avec le chauffeur.
Nous arpentons les rues en voiture jusqu'au Palais des anciens rois.
Situés sur les hauteurs, le site a un point de vue magnifique sur la capitale.
Le château, en lui-même, n'est pas d'un luxe éblouissant. Simplicité, peu de meubles, pas de riches décorations, le contraste est saisissant avec le roi de France de la même époque, Louis XVI et son château de Versailles !
Les photos en intérieur sont interdites.
Ainsi s'achève notre tour du Sud Ouest de Madagascar. Les deux tiers du voyage sont passés. Maintenant, direction le Nord !