Bien que les historiens ne soient pas tous d'accord (comme d'habitude), il semble que les premiers à déposer pieds sur l'île soient des marins arabes au (vers 1500), mais sans s'y installer. Il lui est donné le nom de "Dina Arabi" (île abandonnée). C'est à cette période qu'elle apparaît sur les cartes.
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Le premier européen à débarquer sur l'île est un portugais : Domingo Fernandez Pereira vers 1511. L'île s'appelle alors "Cirné" sur les cartes portugaises, nom du navire du capitaine de l'expédition.
C'est un autre marin portugais, Don Pedro Mascarenhas
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qui donnera son nom aux îles Mascareignes qui regroupent aujourd'hui Maurice, Rodrigues et La Réunion.
Les portugais se désintéressent de cette région et quittent l'île.
En 1598, une escadrille hollandaise débarque et l'île prend le nom de "Mauritius" en l'honneur d'un prince hollandais. Une première tentative de colonisation eut lieu en 1638 qui dura 20 ans, puis plusieurs autres tentatives furent menées, mais les retours financiers n'étant pas suffisant, les hollandais quittent définitivement l'île en 1710. Ce sont eux qui ont introduit sur l'île la canne à sucre, les animaux domestiques et les cerfs. Mais ils sont également responsables de la disparition des "dodos" et des tortues géantes causée par la chasse intensive et l'introduction d'espèces animales prédatrices (chats, rats, chiens entre autre). L'abattage systématique des arbres a quasiment épuisé les ressources en bois précieux.
Enfin, les hollandais ont développé, durant leur présence, le commerce des esclaves venus de Madagascar, d'Afrique, d'Indes et de Java. Les descendants de ces esclaves forment la population que l'on appelle "créole".
Une version de l'histoire indique que les hollandais ne sont pas partis d'eux-mêmes, mais ont été chassés par les "nègres marron" désormais sur l'île.
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Abandonnée par les hollandais, l'île devient française en 1715. Guillaume Dufresne d'Arsel prend possession de ce port sur la route des Indes. Il renomme l'île "Isle de France". Au départ, l'île n'était qu'une base navale destinée à assurer une tranquillité aux navires commerciaux attaqués par les pirates qui sévissait sur cette route maritime des Indes.
Ce n'est qu'à partir de 1721 que l'occupation de l'île débute et, en 1735, avec l'arrivée de Mahé de la Bourdonnais, elle commence à réellement se développer efficacement.
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C'est lui qui fait de Port Louis un grand port, une base navale et un centre de construction naval. De nombreux bâtiments sont construits que l'on peut encore voir aujourd'hui.
De nombreux marins venus de Bretagne et de Normandie s'installent à ce moment là sur l''île.
En quelques années, l'île devient rentable. De grandes plantations sucrières administrées par des colons français venus de France et de l'île Bourbon (La Réunion) commencent à être exploitées.
Alors que la population n'est que de 1 000 habitants en 1735, elle passe à 20 000 en 1767, dont 15 000 esclaves ! C'est à cette époque qu'émerge le créole mauricien, mélange de français avec les langues des esclaves, wolof sénégalais, comorien, malgache.
A partir de 1735, le gouverneur Mahé de La Bourbonnais fait peupler l'île Rodrigues, une garnison et des colons d'y installent.
En 1746, l'archipel des Mascareignes est prospère et envié des anglais. Elle est sous administration de La Compagnie des Indes Orientales.
La guerre de sept ans et la défaite face à l'Empire britannique marque la fin de la prospérité de "L'Isle de France". La compagnie des Indes Orientales est proche de la ruine et se voit contrainte de rétrocéder les Mascareignes au Roi de France en 1767.
En 1793, la Convention vote l'abolition de l'esclavage.
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Les colons mauriciens protestent et demandent l'annulation de cette mesure avec le soutien de l'assemblée coloniale. La loi ne sera jamais appliquée à Maurice, avec la bienveillance de la France.
Port Louis devient l'un des ports les plus importants de la région, équivalent à Bombay ou Madras. Le commerce est florissant et des premières tentatives d'extension vers Madagascar, les Comores et les Seychelles ont lieu, avec plus ou moins de succès.
L'extension de l'influence de la France dans la région et l'importance du commerce qui s'y déroule font de l'ombre à l'Angleterre qui décide d'en finir avec la présence française.