En novembre, nous ne connaissions pas le train « Hershey » qui va de La Havane à Matanzas. Nous l’avons découvert plus tard et, bien sûr, c’était un de nos objectifs de ballades pendant notre séjour à La Havane. La veille, nous avons un peu hésité car il faut bien le reconnaître, la chaleur permanente est fatigante. D’ailleurs, nous avons un orage tous les jours vers 15 heures qui dure environ deux heures pendant lesquelles il pleut beaucoup et puis c’est le retour du beau temps.
Bref, nous avons eu du mal à nous décider mais nous avons fait le choix de cette excursion. Et nous avons passé des moments exceptionnels ! Comme quoi une décision dans un sens ou un autre a des répercussions profondes.
Nous sommes partis en milieu de matinée pour rejoindre le port qui permet de traverser la baie de La Havane dans un bateau de passeur aussi âgé que les voitures américaines qui roulent ici. Première surprise, pour passer d’une rive à l’autre de La Havane, il faut passer par la douane avec fouille (parfois très zélée) des bagages. Embarquement pour Casa Blanca, la gare ferroviaire pour Matanzas.
Le train « Hershey » date de 1917. Il a été construit pour transporter les ouvriers de l’entreprise de chocolat, qui existait dans la ville qui porte ce nom, à cette époque. Depuis, l’entreprise est en ruines, mais le train, lui, n’a pas changé ! Une seule voiture, trois voyages par jour dans un sens et dans l’autre. Comptez 3 heures 30 / 4 heures de trajet dans des conditions assez peu confortables pour faire 88 kilomètres.
Le train s’arrête dans une multitude de petites stations au milieu de nulle part où montent et descendent des paysans cubains chargés de ballots de toutes sortes, quand ce n’est pas avec un sceau rempli de viande. Bonjour l’odeur au bout de quelques minutes avec cette chaleur. Mais bon, on finit par s’habituer comme tout le monde !
Le voyage est l’occasion d’échanger avec un jeune couple d’allemands en voyage itinérant de quinze jours. Rencontre sympa. Ils vont aller à Cienfuegos, nous leur donnons l’adresse de notre casa au mois de novembre … et le meilleur endroit pour boire un cocktail. Ils sont morts de rire quand on leur explique notre aventure et quand on leur demande de nous prendre en photo avec les Doudous !
Arrivée à Matanzas. Toute petite ville côtière qui voit passer les bus en direction de Varadero !
Première chose à faire, chercher une casa pour la nuit car il est hors de question de faire l’aller retour dans la foulée. On prend la première que l’on rencontre. Il n’y a personne. On téléphone au propriétaire qui nous dit qu’il arrive de suite. On attendra une heure. Heureusement, le voisin a les clés et nous ouvre. Nous restons seuls dans la casa. Avec les cubains, beaucoup de choses marchent à la confiance ! Quand la sœur de la propriétaire arrive, on fait affaire : 25 CUC pour la nuit. C’est le prix habituel. On demande le petit déjeuner, mais c’est un service qui n’est pas proposé. Cependant, on veut bien nous offrir (oui, nous offrir !) un « petit » petit-déjeuner. Super gentil.
On a le temps de visiter un peu la ville et nous allons dîner. Avant, cocktails habituels qui se révèlent tellement bons qu’on prend une deuxième tournée. Le serveur est super sympa, le repas (poissons et crevettes) délicieux !
Le lendemain matin, la propriétaire et sa sœur nous ont préparé un « petit » petit-déjeuner délicieux et, comme le dit la propriétaire, fait avec amour. Nous sommes chouchoutés ! Cela va même jusqu’à acheter et offrir une rose à Annie. De superbes personnes, une rencontre très riche en émotions !
Nous avons le temps de nous promener avant le départ du train. On va à droite ? A gauche ? Hier on est allé à droite, cette fois-ci allons à droite. Quelle bonne idée ! Au détour d’une rue, nous tombons sur un groupe de personnes d’un certain âge, alignées sur quatre ou cinq files, une cinquantaine en tout. Elles sont en train de faire des mouvements au son d’une musique sous la direction d’un couple. Il s’agit d’un cours de Taï Chi et Chi Kong en plein air animé par un médecin de la clinique d’à côté pour les personnes âgées et qui est accessible à tous. Nous demandons si Annie peut participer, pas de problème ! Pendant 45 minutes, c’est sous les regards chaleureux et encourageants des participants que Annie bénéficie de ce cours qui se termine par une « zumba » très douce.
A la fin du cours, Annie est chaleureusement entourée par les participants, touts heureux de nous dire quelques mots de français. Puis, nous discutons avec les profs (pas question de payer !) et nous échangeons nos mails. Lui travaille à la clinique, elle est musicienne professionnelle et joue chaque soir de la guitare dans un quatuor à Varadero. Nous promettons d’envoyer les photos.
Il est temps de récupérer nos bagages. On aimerait partir avec de l’eau, mais impossible de trouver des petites bouteilles. C’est aussi ça Cuba.
Retour par le train à La Havane. Encore deux jours remplis de rencontres formidables. Cela fait dix jours que nous sommes partis et nous sommes en plein dans ce que nous souhaitions : découvrir le vrai Cuba et les vrais cubains, pas ce qu’on nous vend en France .